La charge mentale des femmes à l’épreuve de la fin d’année scolaire
Fin d’année scolaire : la charge mentale des femmes explose. Découvrez comment mieux comprendre et partager cette organisation invisible au sein des familles.
FAMILLE
Chrystelle Oeuvrard-Moreau
6/17/20253 min read
La charge mentale des femmes à l’épreuve de la fin d’année scolaire
Quand l'organisation familiale devient invisible mais écrasante
La fin d’année scolaire approche, et avec elle son lot de rendez-vous, de festivités, de bilans, d’achats et de transitions à préparer. C’est une période intense pour beaucoup de familles. Mais pour une grande majorité de femmes, elle devient aussi une période critique où la charge mentale atteint un sommet, souvent silencieux, parfois épuisant.
Comprendre la charge mentale : un travail invisible
Le terme de charge mentale décrit cette activité cognitive permanente qui consiste à penser à tout, tout le temps, pour que rien ne soit oublié, mal anticipé, mal fait ou négligé dans la sphère domestique et familiale. C’est cette fameuse to-do list mentale qui tourne en boucle dans la tête, bien après que la journée de travail soit finie.
Dans de nombreux foyers, ce sont encore les femmes qui assurent cette coordination invisible, même lorsqu’elles travaillent à temps plein, même lorsque le couple se veut "égalitaire". Préparer les goûters de fin d’année, penser aux cadeaux pour les enseignants, organiser les rendez-vous médicaux de l'été, inscrire les enfants à leurs activités de rentrée, gérer les invitations aux anniversaires, penser aux valises pour les vacances, anticiper les achats scolaires... La liste est longue, et souvent portée seule.
Fin d’année scolaire : un pic de surcharge mentale
Cette période de juin, souvent vécue comme festive pour les enfants, peut être synonyme de surcharge pour les mères :
Multiplication des événements à gérer (kermesses, spectacles, réunions de fin d’année)
Pression sociale implicite (être une "bonne mère", impliquée, présente, organisée)
Double journée de travail : professionnelle et domestique
Peu de reconnaissance de ce travail logistique constant
Le paradoxe est cruel : plus la femme est efficace dans cette gestion, moins on perçoit ce qu’elle porte. La charge mentale reste une tâche intangible, silencieuse, et donc facilement ignorée ou minimisée.
Un enjeu de couple, de famille et de société
Reconnaître et mieux répartir la charge mentale n’est pas une question de bonne volonté individuelle, mais un enjeu de société, qui interroge nos habitudes, nos modèles éducatifs, et notre conception du couple.
Dans la vie de couple, cela suppose de parler de ce qui ne se voit pas :
Qui pense à quoi ?
Qui anticipe les besoins ?
Qui planifie et qui exécute ?
Le poids est-il partagé ou simplement "aidé" de temps en temps ?
Pour les enfants, observer une mère toujours surchargée et un père plus "libre" n’est pas neutre : cela construit des modèles implicites qui se rejoueront à l’âge adulte.
Pour les professionnels (enseignants, éducateurs, soignants, etc.), il est aussi utile d’avoir conscience de cette dynamique dans l’accompagnement des familles. Derrière un oubli, une fatigue, une tension, il y a parfois une mère qui porte tout, sans relais, sans pause.
Réfléchir, ajuster, partager
La charge mentale ne doit pas rester une fatalité ou une responsabilité féminine. Elle peut devenir un objet de réflexion commune, dans le couple, dans la famille, dans les institutions.
Quelques pistes concrètes :
Nommer ce qui est fait : mettre en mots ce qui est pensé, planifié, coordonné.
Mettre en place des outils visibles : agenda partagé, liste commune, planification à deux.
Équilibrer la charge cognitive : penser ensemble, pas juste déléguer.
Créer des espaces de dialogue sur les attentes, les ressentis, les inégalités.
Et si on changeait de modèle ?
La fin d’année scolaire pourrait aussi devenir un moment de prise de conscience : plutôt que subir ce pic de surcharge, pourquoi ne pas en faire un déclencheur de changement ? Un temps pour se poser, réfléchir à ce que l’on veut transmettre à nos enfants, à nos partenaires, à nos collègues.
Changer la dynamique de la charge mentale, c’est transformer nos relations. C’est aussi permettre aux femmes de respirer, de penser à elles, pas uniquement aux autres.
Le Cabinet Tasukeru vous accompagne dans ces réflexions, en couple, en famille ou individuellement.
Parce que comprendre ce que l’on vit est le premier pas pour transformer ce que l’on porte.