L’adulte TDAH : entre défis quotidiens et richesses insoupçonnées

Longtemps considéré comme un trouble propre à l’enfance, le TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) concerne pourtant de nombreux adultes. Selon la HAS, environ 2,5 % de la population adulte vivrait avec un TDAH, souvent sans diagnostic formel. Chez ces personnes, le trouble se manifeste par des difficultés d’attention, d’organisation ou de régulation émotionnelle… mais il s’accompagne aussi de forces singulières comme une créativité foisonnante ou une grande sensibilité au monde.

Un trouble souvent méconnu chez l’adulte

Le TDAH se caractérise classiquement par trois grands types de symptômes :

• l’inattention, qui se traduit par des oublis fréquents, une difficulté à rester concentré sur des tâches longues ou répétitives, une tendance à la dispersion ;

• l’hyperactivité, moins motrice à l’âge adulte, elle est surtout interne avec une impression d’agitation mentale ou d’impatience constante ;

• l’impulsivité, qui peut se manifester par des prises de décision rapides, des paroles qui dépassent la pensée, ou une intolérance à la frustration.

Chez l’adulte, ces signes sont souvent plus subtils que chez l’enfant. Beaucoup ont appris à compenser en se sur adaptant, en mettant en place des stratégies d’organisation ou en choisissant des environnements professionnels stimulants. D’autres, en revanche, peinent à comprendre pourquoi « tout semble plus compliqué » pour eux que pour les autres : gérer le temps, suivre un projet jusqu’au bout, rester concentré lors d’une réunion ou simplement maintenir un quotidien structuré leur semble parfois insurmontable.

Des répercussions dans la vie personnelle et professionnelle

L’adulte TDAH peut rencontrer des difficultés dans plusieurs sphères de sa vie :

• Au travail, il ou elle peut briller par sa créativité et sa capacité à penser « hors cadre », mais se heurter à des difficultés d’organisation, de priorisation ou de gestion du stress. Les tâches administratives répétitives peuvent devenir épuisantes.

• Dans les relations, la sensibilité émotionnelle accentuée, les oublis involontaires ou les changements d’humeur peuvent générer des tensions. La personne TDAH peut être perçue comme instable, alors qu’elle vit souvent une intensité émotionnelle difficile à réguler.

• Dans la vie quotidienne, les retards, les objets égarés, les projets commencés et jamais terminés peuvent nourrir une image de soi dévalorisée, parfois accompagnée d’un sentiment chronique d’échec ou d’inadéquation.

Ces vécus sont d’autant plus douloureux que beaucoup d’adultes découvrent leur TDAH sur le tard, souvent au détour du diagnostic de leur enfant, d’un burnout ou d’une thérapie. La compréhension du trouble apporte alors souvent un immense soulagement : ce n’était pas de la paresse, du désordre ou un manque de volonté, c’était « simplement » un fonctionnement différent.

L’importance du diagnostic et de l’accompagnement

Le diagnostic du TDAH chez l’adulte repose sur une évaluation clinique approfondie, menée par un psychiatre et/ou un neuropsychologue. Elle s’appuie sur des entretiens, des questionnaires et parfois des bilans complémentaires.
Un diagnostic posé permet de mieux comprendre son fonctionnement, de mettre en place des stratégies adaptées et, si nécessaire, un traitement médicamenteux.

Mais l’accompagnement ne se limite pas à cela. Il peut inclure :

• un suivi psychothérapeutique pour travailler l’estime de soi, la gestion émotionnelle ou les relations ;

• du coaching ou de l’accompagnement psychoéducatif pour comprendre le trouble et ses mécanismes, pour développer des outils concrets d’organisation, de planification et de priorisation ;

• des groupes de parole ou de soutien, permettant de rompre l’isolement et d’échanger sur les stratégies du quotidien.

Les forces souvent méconnues du TDAH

Si les difficultés sont réelles, le TDAH adulte s’accompagne aussi de qualités précieuses, souvent éclipsées par les obstacles rencontrés. Beaucoup de personnes concernées présentent :

• une créativité vive, une imagination foisonnante et une pensée associative qui leur permet de faire des liens originaux ;

• l’hyperfocus, cette capacité à se plonger intensément dans une activité passionnante, souvent avec un niveau d’investissement remarquable ;

• une empathie profonde, une sensibilité accrue aux émotions des autres et un sens aigu de la justice ;

• une énergie contagieuse, une curiosité constante et une capacité à rebondir après les échecs ;

• une spontanéité et authenticité qui rendent leurs relations riches et sincères.

Ces qualités, bien accompagnées, peuvent devenir de véritables leviers d’épanouissement. Dans un environnement bienveillant et adapté, le TDAH n’est plus seulement une contrainte : c’est aussi une autre façon de percevoir et de vivre le monde.

Apprendre à composer avec son fonctionnement

Reconnaître son TDAH, c’est apprendre à se connaître différemment. Cela passe souvent par :

• l’acceptation de ses limites et l’abandon de la comparaison avec les autres ;

• la mise en place d’outils concrets : agenda, rappels numériques, routines courtes, priorisation des tâches ;

• la recherche de sens dans ce qu’on fait car la motivation est le véritable moteur du cerveau TDAH ;

• l’écoute de son corps et de ses émotions, souvent en surchauffe, par des pratiques de relaxation, de méditation ou d’activité physique régulière.

Avec le bon accompagnement, le TDAH adulte n’est plus synonyme de désordre ou d’échec, mais de mouvement, de créativité et d’adaptation permanente.

Accompagnement au Cabinet Tasukeru

Au Cabinet Tasukeru, j’accompagne les adultes, couples et familles qui cherchent à mieux comprendre leur fonctionnement, apaiser leurs relations ou trouver un nouvel équilibre.
Le TDAH, comme toute singularité, mérite d’être accueilli avec bienveillance.

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Ressources et lectures recommandées

https://www.info.gouv.fr/actualite/connaissez-vous-le-trouble-du-deficit-de-lattention-tdah

Pascale De Coster, « Le TDAH chez l'adulte: Vivre avec un trouble de l'attention »
Éditions Pierre Margada, 2025

Dans ce guide pratique et bienveillant, Pascale De Coster, elle-même concernée, décrypte les mécanismes du trouble chez l’adulte et propose des solutions concrètes pour reprendre le contrôle de sa vie.

Christel Petitcollin, «Je pense (trop) : comment canaliser ce mental envahissant »
Éditions Guy Trédaniel, 2010

Bien que centré sur la pensée envahissante, ce livre éclaire la richesse mentale et émotionnelle des profils TDAH et hypersensibles.